Avoir Vingt ans en 2006 a Moscou
Dans nos rues cabossees, il pleut. L'insolance du pave tordu commercialise a lui tout seul les quatre-quatre tout terrain, aux pneus d'elephants. Les nouveaux riches conduisent leur domination, et ceux qui veulent les singer. Je passe, je chavire, les semelles usees, je sens que depuis le temps mes orteilles sont attaques. De trop marcher, sans s'arreter, c'est les pieds qui enflent, les inflammations suivent et desormais une mychose m'attaque l'epiderme. Je devrai changer de chaussures, souffler un temps, buller aux etoiles comme un chat statique. La marche c'est de l'endormissement en moins, des songes qui disparaissent au profit de l'action.
Au coin du boulevard Iakimanka, ,il y avait ce type en recherche de sa route, aussi beau qu'incertain je lui ai dit "on baise", c'etait trop facile mais c'etait fait. Sans que l'on songe a apres, s'arreter sur sa poitrine bien ferme, y poser sa tete douloureuse, serrer son torse contre soi jusqu'a le priver d'air. Voila.
Repartir. Manger. S'affrioler devant le Ministere de l'Agriculture. J'ai peur, j'ai froid, on s'arrete.
Je m'appelle Iouri, j'ai vingt ans a Moscou